L'ASVEL fête son cinquantenaire
D'André Buffière à Alain Digbeu, en
passant par Alain Gilles, l'ASVEL, qui fête vendredi ses 50 ans à l'Astroballe
de Villeurbanne, s'est forgée l'un des plus beaux palmarès du sport français,
restant toujours en haut de l'affiche du basket-ball.
Depuis sa création, en décembre 1948, l'équipe villeurbannaise n'a jamais
connu la relégation ni de classement inférieur à la 10e place, remportant 15
titres de champion et sept Coupes de France et montant plusieurs fois sur le
podium. Seule "ombre" à ce tableau: elle n'a jamais remporté de coupe
d'Europe, malgré 27 participations, disputant une finale de Coupe des coupes
en 1982 et un "Final Four" d'Euroligue en 1997.
Il y a 50 ans, rares étaient ceux qui pensaient que la fusion contre nature
entre l'Eveil de Lyon, club d'obédience catholique, et l'AS Villeurbanne
(ASV), association disputant le championnat travailliste (FSGT), allait
connaître une telle réussite.
"Mais les dirigeants de l'époque ont fait passer leur passion avant leurs
idées", estime André Buffière, 76 ans, joueur de l'équipe des "premiers jours"
puis entraîneur des "Verts". "L'ASV était montée en Excellence, devenue le
championnat de France. Et l'ASVEL a gagné le titre dès 1949", poursuit-il.
Entraîneur de l'équipe de France de 1957 à 1964, il conseille au jeune
international Alain Gilles, alors à Roanne, de signer à l'ASVEL en 1964.
"Il a été l'un des plus grands joueurs européens de tous les temps", assure
André Buffière. "Il n'était pas seul, mais il a beaucoup contribué aux succès
de Villeurbanne comme Michel Leray ou Gérard Moroze. Les meilleurs Français
voulaient jouer avec Gilles", souligne-t-il.
Surnommé "Monsieur Basket", Alain Gilles a été huit fois champion de France
et gagné deux coupes avec l'ASVEL où il a joué 21 saisons jusqu'à 40 ans.
Pour André Buffière, les personnes les plus déterminantes de l'histoire du
club ont été les fondateurs Pierre Barbier et Pierre Millet, le président de
1963 à 1988 Raphaël De Barros et Marc Lefebvre, qui a fait accepter, en 1992,
son plan de redressement alors que l'ASVEL endettée de 17 millions de francs
était en dépôt de bilan.
A l'arrivée de Marc Lefèbvre, le budget de l'ASVEL était le plus modeste de
la ProA. Aujourd'hui, il en est le plus important avec près de 43 millions de
francs (près de 6,5 millions d'euros). A 50 ans, l'ASVEL passe actuellement du
statut de société anonyme d'économie mixte à objet sportif (SAEMS), dont André
Buffière était l'un des administrateurs, à celui de société anonyme à objet
sportif (SAOS) avec, parmi les partenaires, le club de football Olympique
lyonnais pour 12,5 % des parts. A terme, se profile la transformation en
société anonyme.
"C'est une évolution normale. J'ai eu la chance de tout connaître, de
l'amateurisme au professionnalisme", commente André Buffière, espérant que
Villeurbanne décrochera son 16e titre de champion en fin de saison, 18 ans
après le dernier sacre.
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