Giga : « Difficile de trouver quelquechose d'interressant à dire »

A l'occasion du 100ème numéros de Basket Hebdo Jean-Gaël Percevaut s'exprime sur ses rapports avec la presse.

A Lyon, c'est surtout Le Progrès. Il y a aussi M6, en décrochage régional, France 3 et les radios, Radio-France et d'autres. Il y en a beaucoup et ce n'est jamais les mêmes. Les médias, ça ne me dérange pas. Franchement, à une époque, je ne savais pas trop quoi dire. Maintenant, je ne vais pas dire que j'aime ça, parce que ce n'est pas quelque chose qu'on apprécie ou qu'on aime, mais ça ne me gêne pas.
Ce n'est pas très évident de parler de basket, parce qu'on a pas forcément quelque chose à dire. Quand on est dans l'action, c'est difficile de faire une synthèse et de répondre aux problèmes qu'on nous pose. A priori si on avait une solution, on saurait résoudre ces problèmes. C'est difficile de trouver des choses intéressantes à dire. On reproche aux sportifs de dire toujours la même chose, mais trouver des choses qui sortent de l'ordinaire ce n'est pas très évident. Il n'y a pas trente six milliards de choses à dire sur un match de basket.
Il y a eu une période où c'était ma fête tous les jours. Après mon départ de Pau, je suis devenu l'espoir du basket français. Moi, je ne demandais rien à per- sonne. Je ne demandais pas qu'on me mette en haut ou en bas de l'affiche. Je fai- sais juste mon boulot. Comme je n'étais pas assez performant ou que ça ne correspondait pas à ce que les gens attendaient, très vite je suis devenu l'ex- espoir du basket français. Puis, ça a été le retour. On a l'impression non pas d'être manipulé, mais que c'est la presse qui fait ou défait les gens. Moi, ça m'est arrivé à l'âge de 22 ou 23 ans, et ça fait mal : Percevant la déception, Percevant n'arri- ve toujours pas à percer, avec sa taille on ne com- prend pas, etc... Franche- ment, quand on bosse pour essayer d'y arriver et qu'on lit ce genre de choses, on a plutôt tendance à baisser les bras. On se dit: personne ne m'aime. Et après, on apprend à faire avec, comme si ça n'existait pas.
A une époque, ça m'arrivait d'acheter les quotidiens et les mensuels. Maintenant, j'ai plus ou moins arrêté. Je ne fais pas une obsession sur ma personne. Je n'ai pas envie de me voir en photo ou de lire quoi que Ce soit sur moi.
A la base, comme il y a moins d'enjeux financiers que dans le football, la presse basket est moins dure. Elle est aussi plus bon-enfant que dans d'autres sports et surtout que dans d'autres pays. Est-elle honnête ? Il m'est quand même arrivé de dire quelque chose et de le voir retranscrit différemment. Je me suis fait piéger parfois. J'avais l'impression de dire des choses banales, mais de la façon dont elles étaient retranscrites, cela n'avait pu la même signification. Je ne sais pas si c'est un manque d'honnêteté ou l'envie de faire du sensationnel. C'est moins marqué que dans d'autres sports, mais ça arrive toujours de temps en temps. Tout en restant honnête, il ne faut pas que les choses prennent des proportions qu'elles n'aient pas lieu de prendre.

Paru dans Basket Hebdo n°100