Giga, c'est plus fort que toi ?


Invité au bal de France A en ce mois de juillet marathon, nouveau pivot de l'ASVEL, Jean-Gael Percevaut peut-il devenir une pièce maîtresse de l'une et de l'autre ? La prochaine saison, qui se concluera par l'Euro 99, sera assurément vitale pour ce joueur de 26 ans qui porte encore une étiquette d'espoir

L'équipe de France terminera son cycle estival de préparation en participant, ce week-end à Caen, au Tournoi de France, une épreuve qui réunira également les sélections de Turquie, du Canada et du Japon.

Ces deux dernières nations effectuent les ultimes réglages avant le prochain Championnat du monde, qui aura lieu à Athènes du 29 juillet au 9 août. Les Français, eux, n'ont pu obtenir leur qualification pour le rendez-vous grec et ont pour objectif, à l'instar des Turcs, le Championnat d'Europe 1999 qui aura lieu en France.

Les Français ont ainsi entamé un cycle estival de préparation le 8 juillet à Vittel contre l'Allemagne, et le boucleront dimanche en Normandie, à l'issue de douze rencontres.

Le bilan des joueurs de Jean-Pierre de Vincenzi est pour l'heure positif. A l'exception du net revers concédé face aux Américains (63-93), les Français ont accompli un excellent parcours, ponctué de six victoires pour seulement trois défaites.

Les Français sont notamment venus à bout de la Russie, de l'Italie, de la Grèce et de l'Espagne, et espèrent boucler victorieusement leur marathon. Reste à savoir dans quelle mesure la fatigue se fera sentir.

Les Français feront figure de favoris dans ce tournoi quadrangulaire. Leurs principaux adversaires seront probablement les Canadiens. Mais les Bleus forment un groupe solide, où l'émergence de Tariq Abdul-Wahad, l'arrière de Sacramento, a apporté un plus offensif. Autre élément testé cet été par De Vicenzi, Jean-Gaël Percevault, un revenat en sélection.

1999 : après 1971, ce pourrait être la deuxième naissance du pivot des Bleus. « On met assez facilement des étiquettes sur le dos des joueurs. C'est difficile de les décoller. Regardez pour Franck Butter ». Le néo-sociétaire de Villeurbanne, international à temps plein en ce mois de juillet, cite spontanément le cas d'un autre intérieur dont on a toujours attendu plus qu'il n'a pu donner.

Le statut d'éternel espoir ne sied pas à cet homme de 26 ans dont les 2,13m ne laissent pas indifférents les dirigeants de club - d'où son arrivée à l'ASVEL - et le sélectionneur national, Jean-Pierre de Vincenzi. Avec Gravelines il a aligné 9 points et 6,2 rebonds par match au cours d'une belle saison. Pour ne pas laisser planer de doute sur ses ambitions, «Giga» a décliné en juin un appel pour l'équipe de France A'.

« J'ai donné en A', en étant par ailleurs de temps à autre appelé en A. On fait partie d'une équipe ou d'une autre » nous confiait-il au moment d'aborder un mois de juillet marathon avec l'équipe fanion.

Avec Giga, nous avons évoqué le tournant de sa carrière que pourrait constituer son arrivée à l'ASVEL, et son éventuelle présence à l'Euro 99, en France.

Jean-Gael, vous disputerez les trois prochaines saisons sous le maillot de l'ASVEL. Sur quels critères avez-vous fait ce choix ?

« J'avais d'autres propositions, d'Antibes, de Besançon, de Toulouse notamment. Celle de l'ASVEL est arrivée tardivement mais je ne me suis pas posé de questions longtemps. Les autres clubs parlaient de construire autour de moi. Villeurbanne est déjà installé au plus haut-niveau. Le challenge est là, dans le fait que le groupe est formé, qu'il faudra que je lui apporte quelque chose. Je crois que nous pourrons nous apporter mutuellement. Je suis aussi venu pour jouer l'Euroligue. A Gravelines j'ai appris à avoir des responsabilités. Ça m'a fait mûrir, m'a donné de la confiance pour la suite qui s'annonce avec l'ASVEL.»

De Gravelines à l'ASVEL, il y a un fossé?

« Avec Pau (NDLR de 90 à 93) j'avais découvert l'Europe un peu jeune. Là je me sens prêt à m'exprimer pleinement. En changeant de club, je ne vais pas vivre une révolution. Je vais continuer à faire le même métier, le même sport ! Ce ne sont pas deux mondes différents. »

Vous allez jouer sous l'autorité de Greg Beugnot, qui a la réputation de tirer la quintessence de ses joueurs.

« Greg est le meilleur entraîneur formateur. Il peut contribuer à hisser mon niveau de jeu. Je crains un peu la reprise avec Villeurbanne. Il parait que la préparation est terrible physiquement. Je me prépare à souffrir.»

Quels objectifs avez-vous ?

« J'ai cru comprendre qu'il y avait une grosse attente pour un titre de champion de France. Ce serait bien d'être prophète en son pays ! Quant à l'Euroligue, on peut espèrer y faire un bon coup, même si nous sommes dans une poule difficile. Mais elles le sont toutes au plus haut niveau continental. »

Ce mois de juillet avec l'équipe de France, à un an de l'Euro, n'est-il pas capital pour vous, pour vous faire une place au sein d'une équipe dont on attend beaucoup?

« Je ne me mets pas de pression. C'est important de bien réussir quand on a sa chance en sélection. Mais d'ici l'été 99 il va y avoir une grosse saison avec l'ASVEL, et si la mienne est bonne, cela devrait peser dans le choix du sélectionneur.»

Propos recueillis par Le Progres